Présentation de la Séquence 4

Né à Paris, une ville à laquelle il sera très attaché, en 1821, il mourra à 46 ans en 1867. Il vit une enfance heureuse notamment parce qu'il évolue dans un milieu favorisé. Seulement, les beaux jours ne dureront pas.
Son père meurt et sa mère se remarie avec le Commandant Aupik, homme qu'il déteste. Il prend le remariage de sa mère comme une trahison, et se forge un point de vue méfiant sur les femmes, leur attribuant le caractère de traitresse.
Il mènera des études en fac de droit et s'intéresse au quartier bohème. Il deviendra alcoolique, aura notamment quelques fréquentations douteuses …
Aupik l'envoie de force dans les Îles et à la Réunion. On peut supposer que ces voyages, même contrains et forcés, ont donné à Baudelaire des souvenirs exotiques pour ses poèmes d'évasion.
Il fréquentera alors une femme importante, Jeanne Duval, une actrice, avec qui il aura une liaison chaotique qui durera 23 ans. L'infidélité de la demoiselle causera de grandes peines à Baudelaire. Elle est surnommée la « veuve noire » et l'inspire pour de nombreux poèmes exotique (La chevelure …)
Le retour à Paris de Baudelaire est marqué par le fait qu'il hérite de son père décédé. Il deviendra alors un Dandy : « Le plaisir d'étonner et la satisfaction de ne jamais être étonné ». Ce mode de vie dépensier provoquera des réactions de sa mère et son beau-père qui, voyant que Baudelaire dilapide son héritage, le rendront Eternel Mineur.
Baudelaire doit donc travailler et ne touche qu'une ridicule partie de son héritage. Il devient alors critique d'art puis traducteur des nouvelles d'E. Poe.
Il faut savoir que Baudelaire est un poète maudit. Il est hanté par trois démons : la paresse, la luxure et le goût du néant (le désespoir). Il se dresse contre le monde Bourgeois.
Il y eut trois femmes dans sa vie : Jeanne Duval, Marie Daubrin et Appollonie Sabatier …
Sa première publication des Fleurs du Mal survient en 1857. Il se dit poète maudit pour cause de la censure et des réactions indignées. Le motif de censure de certains poèmes était « Offense à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Il ajoutera 35 nouveaux poèmes entre 1857 et 1861.
A partir de 1861, la santé de Baudelaire se dégrade rapidement. Il est atteint de vertiges, de névralgie, de crises d'angoisse. Il est aussi criblé de dettes. Il songe au suicide. En 1866, il fait une attaque et en sort hémiplégique et aphasique (dysfonctionnement de l'appareil phonétique, la voix). Le pauvre poète meurt le 31 Août 1867.

Le titre oxymérique de ce recueil montre l'ambition de Baudelaire d'« extraire la beauté du mal ». Il a la volonté de choquer, car pour lui, il existe une beauté propre au mal. Pour l'anecdote, en 1845, Baudelaire voulu appeler son recueil « Lesbiennes ».
Le titre appelle à plusieurs interprétations possibles. Pour la « fleur », il se peut que cela soit une figure de style poétique symbolisant la beauté, notamment celle de la femme. Le « mal » est un sens moral et esthétique bien souvent sombre et hideux. Cumuler ces deux termes correspond à la volonté et l'ambition de Baudelaire, de choquer en réveillant la beauté dans le mal. Il s'agit bel et bien des fleurs DU mal. Soit des fleurs qui proviennent directement du mal.
Le désir de provoquer est en réaction avec le romantisme « doux et brillant ». Pour Baudelaire, la poésie permet de changer le mal en beauté, ce qu'il exprime par : « Tu m'as donné ta boue, j'en ai fait de l'or ». Épilogue pour la deuxième édition.

Baudelaire se caractérise par des effets de rupture (oxymores très souvent). Il est adepte de l'ironie dans ses nombreuses volontés de choquer. Il existe une grande dimension musicale dans ses poèmes et de multiples mises en abime du poète (notamment distinguées par les tirets d'énonciation). Certains poèmes disposent de passages très crus entrecoupés de poésie courtoise.

1957 → Première édition avec 100 poème, un chiffre symbolique, mais 6 sont censurés.
1961 → Deuxième édition avec 127 poèmes.
1968 → Troisième édition, après sa mort, avec 152 poèmes.

De 1857 à 1861, Baudelaire a tendance à s'assombrir dans sa section Spleen et Idéal. En 1857, la fin de la section était conçue par trois poèmes apaisants et sereins (« Lune », « Musique », « Pipe »)

Il s'agit de la première et de la plus dense des sections du recueil.

Elle débute par « Au lecteur », un poème liminaire qui s'adresse au lecteur. Baudelaire dit avoir une architecture secrète de son recueil.

On peut remarquer le titre antithétique de cette section. Le Spleen ne peut être en même temps que l'idéal, d'où un « et » d'opposition, adversatif.
Baudelaire est influencé par la pensée de Pascal (homme marqué par la misère et la grandeur), qui a résulté une idée dite du Divertissement Pascalien, soit de se divertir pour oublier l'approche inéluctable de la mort.
Le Spleen est une conséquence de l'idéal. On aspire à un idéal sans pouvoir l'obtenir : on est spleenétique. De fait, la structure de la section est dysphorique, elle alterne des passages « heureux » et des passages « tristes ».

Poèmes dits de l'idéal : « Parfum exotique » ; « Chevelure » ; « Invitation au voyage » ; « L'idéal ».
Poème dits du Spleen : les 4 « Spleen » ; « Obsession » ; « Alchimie » ; « Horreur » ; « Horloge » …

Baudelaire s'oppose à V. Hugo et apprécie T. Gauthier.

3. Les différentes sections

Après le Spleen et Idéal, on trouve la section « Tableaux parisiens ». Il s'agit d'une éloge de la modernité de la ville de Paris. La section a été ajouté en 1861, lors de la deuxième édition. Il y a la même image de détresse vers le spleen. Baudelaire se glisse dans la peau des malheureux.
La section « Le Vin » est une évasion vers un Paradis artificiel. Elle regroupe les personnalités exclus : Les assassins, les chiffonniers …
Les « Fleurs du mal » parlent d'amour lesbien et de luxure. L'amour est une nostalgie infinie et presque toujours voué à l'échec.
La « Révolte » permet à l'homme de trouver une raison.
La « Mort » console et fait vivre. Elle exprime aussi l'idée de voyage.