Séquence 5, texte obligatoire 4 [II, 2) => à compléter]

Séquence 5, texte obligatoire 4
Bel-Ami, p. 167 à 172

« Les deux hommes… corridor noir »

-Présentation générale Maupassant / Bel-Ami
-se situe dans le chapitre 6 (partie 1) à un moment où Bel-Ami commence à faire son ascension :
_commence à avoir de l’importance :
_1ère invitation à un dîner
_ devient chef des Echos
Il assiste à la mort de Forestier dans chapitre 7 => chapitre 6 et 7 : diptyques traitant de la mort.
Norbert est caractérisé par une certaine rancœur et une conception assez sombre de l’existence.
Nous nous demanderons en quoi nous pouvons voir dans cet extrait un reflet d’une vision pessimiste du monde partagé par l’auteur.
Pour cela, nous étudierons en quoi ce texte illustre une conception de la vie marquée par l’omniprésence de la mort puis dans un deuxième temps nous verrons les qualités poétiques de l’extrait.

I. Une conception humaine assombrie par l’omniprésence de la mort
1) Le constat angoissé de l’approche de la mort

-décalage entre les deux personnes de l’extrait :
_vieux poète : angoissé par la mort alors que Bel-Ami ne comprend pas => « vous avez du noir »
Insistance sur le verbe « comprendre » : « vous ne me comprenez pas », « vous ne comprenez même pas ce mot là, vous, la mort » => son discours ramène Bel-Ami à la réalité « il arrive un jour […] où c’est fini de rire »
Derrière tout ce qu’on regarde, il y a la mort => avertissement.
On sent une véritable crainte de la mort chez le poète => « terrible ».
Savoir que la mort approche gâche les bonheurs de la vie parce qu’on la voit derrière tout ce qu’on fait « elle me gâche tout ce que je fais […] »
ð cruauté de la mort
ð Echos des idées de Maupassant sur la mort. Le poète peut-être un double de l’auteur puisque c’est un poète qui formule des phrases. On peut voir une allusion à la querelle des naturalistes qui peut fonctionner comme un clin d’œil.

2) La vanité des choses terrestres

-Aucun qualité n’est importante puisque tout est soumis à la destruction => « qu’importe d’ailleurs un peu plus ou un peu moins de génie puisque tout doit finir ».
Chaque pas qu’on fait nous ramène vers la mort.
Oxymore pour exprimer cette vérité « vivre, enfin, c’est mourir ».
Norbert insiste sur l’inutilité des actions humaines traduites par une série de questions rhétoriques. Norbert déconstruit tout ce qu’espère Bel-Ami (amour, argent, gloire…). Tous les liens de cause/conséquence ramènent à la mort.
Idée que la mort est la seule chose contre laquelle l’homme ne peut rien.
De plus, l’homme est plus vulnérable que les autres face à la mort => la nature meurt en hiver mais renaît au printemps alors que chaque être est unique. La mort est cruelle car il n’y aura plus jamais un être semblable.
ð anaphore de « moi », « une bouche comme moi et aussi une âme comme moi… »
Mort permet de relativiser nos petits problèmes.

Ce passage expose donc une conception très pessimiste de la vie dans laquelle on peut voir une prise de parole de l’auteur. Cette assimilation est d’autant plus possible que ce discours est poétique.

II. Un texte éminemment poétique
1) Un texte riche en images

-comparaison « une de ces tristesses qui tombe parfois sur les âmes et les rendent vibrantes comme la terre sous la gelée » => métonymie des âmes
-métaphores filées :
_métaphore filée de la côte pour désigner la vie « la vie est une côte », « tant qu’on monte… »
_métaphore filée du rongeur « comme si je portais en moi une bête rongeuse »
Personnification de la mort et le poète en parle de façon familière comme s’il la connaissait bien « oui, elle m’a émietté la gueuse ».
-Bcp d’anaphores qui structurent les propos du poète
_anaphore de « silence » : insiste sur les idées du poète.

2) L’expressivité du passage

-Relancement de l’intention/ l’expressivité par des « oh », « oui »…
Bcp de questions rhétoriques pour impliquer le lecteur => on est dans un désir de la réflexion du lecteur.
Expressivité renforcée par des gestes : pour donner du poids à ses paroles.








En conclusion, cet extrait occupe un statut particulier dans le roman comme le prouve le soin que Maupassant apporte à son écriture et à sa qualité poétique. On peut dont penser que derrière la figure de Norbert se cache un double de l’auteur et de son pessimisme. Mais ce passage est aussi une nouvelle étape pour l’apprentissage du héros puisque Norbert est le seul initiateur masculin pour le héros et on peut se demander si ces propos ne sont pas à l’origine du projet de Bel-Ami de se marier. On peut rapprocher cet extrait du chapitre 7 qui est une illustration concrète des propos du poète.