Séquence 5, texte obligatoire 2
Bel-Ami, chapitre 2, p. 47 à 49
Début jusqu’à « lui séchait la gorge » p. 29 à p. 31
-Présentation générale Maupassant / Bel-Ami
Cet extrait est tiré du début du chapitre 2. Dans le 1er chapitre Duroy a rencontré par hasard un ancien ami du régiment, Charles Forestier, qui se propose de l’aider à monter dans la société et à sortir de sa situation financière précaire. Le début du chapitre 2 correspond à l’arrivée du héros chez Forestier pour le dîner. Cette étape va constituer une véritable entrée dans le monde par Georges Duroy et un rite initiatique de passage.
Nous nous demanderons ce que cette scène nous apporte au niveau de la construction du personnage principal.
Pour cela nous étudierons en quoi nous sommes face à une scène de dédoublement puis nous nous demanderons en quoi nous assistons ici à un rite initiatique d’entrée dans le monde.
I. Une expérience de dédoublement
1) Les différents regards
-passage écrit en focalisation interne
ð permet de vivre la scène entièrement selon les états d’âmes du héros. On peut voir dans la phrase : « le concierge avait répondu cela de façon aimable où apparaissait… » => « apparaissait » montre que c’est une focalisation interne car c’est une interprétation de Bel-Ami.
-deux parties dans l’extrait : d’abord sentiments d’anxiété, manque de confiance, d’assurance dans la 1ère partie.
ð rythme ternaire qui insiste sur ses sentiments « un peu gêné, intimidé, mal à l’aise »
+ gradation « le cœur battant, l’esprit anxieux, harcelé surtout par la crainte d’être ridicule ».
è a peur d’être ridicule car c’est un monde d’apparence. De plus, il pense que ce serait du gâchis d’être beau et mal habillé. Peur que sa tenue ne soit pas conforme aux codes vestimentaires du milieu.
-2e partie : texte bascule quand il se voit dans le miroir « Soudain il vit un monsieur en grande toilette » => théâtralisation avec « soudain » et passé simple
+ effet d’attente avec un article indéfini « un » => on ne sait pas que c’est lui
+ opposition entre « grande toilette » et description péjorative de sa toilette avant.
Sentiments opposés chez le héros à partir de ce moment là. Il reprend confiance en lui à partir de ce moment « un élan de joie le fit tressaillir, tant il se jugea mieux qu’il ne l’aurait cru » + « il s’était pris pour un autre pauvre homme du monde, fort bien, fort chic au premier coup d’œil ».
Les deux points de vue sur le personnage permettent de rendre la scène plus dynamique. Son enthousiasme retombe lorsqu’il voit le valet
2) L’omniprésence du pouvoir de séduction
-La scène où Duroy se dédouble et se voit dans la glace souligne encore le pouvoir de séduction et de l’apparence. Duroy apparaît comme quelqu’un qui se dédouble et étudie des physionomies. Les physionomies auxquelles il attache le plus d’importance sont celles de la séduction « et il cherche les degrés du sourire et les intentions de l’œil montrer qu’on les admire et qu’on les désire » (p. 48.
ð montre que Duroy est calculateur et que pour lui la séduction est un art (et non quelque chose de spontanée). Il a une coquetterie trop exagérée pour un héros masculin (la coquetterie du pied) + la minauderie (associée généralement aux femmes => Duroy est un héros efféminé).
Devant la 3e glace, il « rajust[e] sa chevelure » (ce qui s’apparente aux femmes).
Madeleine est son double féminin. Il est important de souligner que lorsqu’il entre dans l’immeuble, la 1ère personne qu’il rencontre est Madeleine.
Cet extrait nous montre une société très orientée sur les apparences. On voit l’importance des codes vestimentaires car pour le héros, principale préoccupation, est d’être conforme aux yeux du monde. « L’ensemble de sa toilette l’inquiétait » et quand Forestier l’a invité, sa première inquiétude a été sa tenue. Dans cet extrait on voit l’importance de l’habit car il y a énormément de détails dessus. Ex : les souliers, toute une série de code => laquais, qui avait des souliers vernis, demanda » => pour Bel-Ami, c’est plus important les souliers que ce que dit le valet. . La proposition relative « qui avait des souliers vernis » est mise en valeur ce qui montre que le seul fait d’avoir des souliers vernis rendent le valet supérieur.
ð Duroy perd sa confiance en lui quand il voit la tenue du laquais.
ð Société où l’apparence est importante à toutes les échelles sociales.
Duroy risque d’être rejeté s’il n’arrive pas à se plier aux codes.
-métaphore théâtrale omniprésente : face au miroir, Duroy est un acteur qui étudie ses mimiques et qui répète son rôle.
Métaphore du théâtre en littérature est un monde entièrement basé sur des apparences fausses.
Il joue un rôle : toutes ses attitudes sont fausses et théâtrales mais dans une société elle-même théâtrale. Maupassant écrit également des textes de façon théâtrale.
La scène de la montée de l’escalier est un parcours métaphorique. On peut parler d’une dramatisation de l’entrée de Duroy. Il y a des accélérations => 1er étage : monte lentement, 2e étage : « se mit à monter fort vite » et 3e étage : il avait envie de courir, de sauter en gravissant les marches. Mais il y a aussi des pauses, où il s’observe et s’analyse (introspection).
ð changements de rythme rendent le texte vivant.
En conclusion, cette scène a une double importance, elle permet de compléter la construction du personnage de Duroy en insistant encore une fois sur le rôle de la séduction chez lui. Elle fonctionne aussi comme une 1ère étape déterminante dans le parcours initiatique du héros puisqu’elle est son 1er contact avec le monde. L’ascension de l’escalier peut-être aussi le symbole de l’ascension sociale future du héros. La société est représentée comme fortement théâtrale et soumise à la tyrannie des apparences. On peut rapprocher cet extrait à la fin du chapitre 2, p. 62 puisque Duroy redescend les escaliers ivre de joie et recroise une dernière fois son reflet dans le miroir « quand il se retrouva sur l’escalier… » jusqu’à la fin.
Sujet: Séquence 5, texte obligatoire 2 
... j'viens de me rendre compte qu'il manque un bout après "la première personne qu'il rencontre est Madeleine" dans le I.2) et que j'ai pas les titres pour le II ...