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 Texte Obligatoire #1 - Séquence 3

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Jo'




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MessageSujet: Texte Obligatoire #1 - Séquence 3   Texte Obligatoire #1 - Séquence 3 EmptyVen 19 Juin - 17:26

Texte obligatoire n°11 : « Le Prologue » (p.9 à 12), Antigone de Jean Anouilh

[Présentation Anouilh & Antigone]
Cet extrait est représentatif de cette modernisation puisqu'il présente une conception déroutante et novatrice de l'exposition théâtrale en jouant sur les effets de décalage. Le Prologue se présente comme un personnage collectif qui s'adresse directement au spectateur et qui remplace le Chœur des tragédies antiques. Cette forme d'exposition contraste avec les scènes classiques puisqu'on assiste a un dialogue entre plusieurs personnages.


Nous nous demanderons donc : en quoi cette scène vient bouleverser nos attentes par rapport à une exposition traditionnelle?

Pour répondre à cette questions, nous verrons dans un premier temps les effets de décalage, puis nous analyserons la rupture de l'illusion théâtrale et la question de la fatalité tel quela présente Jean Anouilh dans son texte.

I. Des effets de décalage
1. Un niveau de langue peu en adéquation avec l'esthétique tragique


Selon Aristote, la tragédie est associée à un registre de langue soutenu. Cependant, dans son Prologue, J. Anouilh bouleverse ces attentes puisqu'il emploi un langage familier dans le vocabulaire et les tournures de phrases : « Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. » (l.1) ; utilisation de suffixes péjoratifs « noiraude », « rougeaud » ; termes de vocabulaire argotique « de mauvais bougres ». La construction du texte est plus proche de l'oral que du langage soutenu, les phrases sont brèves et juxtaposées : emploi de parataxes « Elle regarde. Elle pense... ». On peut remarquer aussi qu'il y a des adresses directes aux spectateurs « Voilà » ; « c'est » (présentatifs) ou encore des constructions disloqué »es emphatiques typique de l'oral : « Ce garçon p^ale, là-bas, qui rêve, adossé au mur, solitaire, c'est le Messager ».

2. Les effets de rupture

On peut remarquer que certains détails rompent avec le ton global tragique de la pièce : les gardes « jouent aux cartes » ; la reine « tricote » ; les personnages « bavardent ». Ce sont actions banales qui font apparaitre le trivial, le prosaïque. Ces actions anti-tragique sont exclues des genres littérares dit sérieux. Antigone casse une attente de la tragédie. On peut relever également « odeurs d'ail et de vin rouge » ; le contraste entre le tricot et la reine « elle tricotera toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de se lever et de mourir ». Créon est présenter comme un ouvrier anachronique en opposition avec son statut de roi. On note aussi un anachronisme dans l'emploi du terme « antiquaires » qui n'existent pas à l'époque antique.

On peut voir que ce début de pièce est novateur et déroutant car Jean Anouilh multiplie les décalages et les ruptures. Mais l'illusion théâtrale est-elle rompue aussi ici? Nous allons donc voir que cet extrait noous suggère une nouvelle conception de la fatalité et du tragique.


II. Une nouvelle conception de la fatalité
1. L'éviction de tout suspens et l'exhibition de la théâtralité


Le suspens est complètement absent de cette scène d'exposition : le spectateur connaît déjà le dénouement. De plus la mort de plusieurs personnage est explicitement annoncée : « Elle pense qu'elle va mourir » ; « Elle tricotera toute la tragédie jusqu'à ce que son tour vienne de se lever et de mourir ». Anouilh fait part d'évènements qui dépassent la fin de la pièce : « Pour le moment…auxiliaire de la justice de Créon ». Le spectateur est supérieur aux personnages à l'exception du Messager « C'est pour cela...il sait déjà »., il connaît le dénouement, mais doit attendre qu'il se prodiose. Il y a normalement une distinction entre le rôle et le personnage, or ici, cette distinction se brouille. On assiste à une exhibition de la théâtralité qui est visible dans l'omniprésence du champ lexical du théâtre « jouer ; rôle ; rideau ; tragédie ; nous tous qui sommes bien tranquilles à es regarder ».

2. Vers une nouvelle forme de tragédie?

La théâtralité du passage empêche toute identification avec les personnages, on peut se demander si cela ne nuirait pas au tragique. Pourtant ne va-t-il pas rejaillir une 'fatalité littéraire' ? Ici, Anouilh insiste sur le fait que tout est déjà écrit. On remarque donc que la fatalité est doublée : il y le destin d'Antigone et la première écriture de Sophocle. Même Anouilh ne peut pas changer la fin, ce qui renforce le tragique. En donnant d'avance l'issue, l'auteur insiste sur le fait qu'il ne peut pas modifier le dénouement. On sait que les héros vont mourir. Cependant, sans suspens, il y a une intensité dramatique dans la pièce, puisque l'enjeu n'est pas de connaître le dénouement, mais plutôt de savoir comment les personnages vont accomplir leur destins. « Il devait savoir qu'il ne devait exister de mari d'Antigone ».

En conclusion, cette scène d'exposition présente l'action de façon originale par une adresse directe au spectateur qui met en avant le caractère théâtrale et artificiel de la scène et anticipe sur le dénouement. Cela ôte à première vue tout suspens. Pourtant nous avons pu voir que le tragique n'est au bout du compte absolument pas diminué par cette exposition et que la fatalité est au contraire renforcée par une double 'fatalité littéraire'. Finalement, c'est la façon dont les personnages vont accomplir leur destin qui intéresse Anouilh et non le dénouement en lui-même. On peut rapprocher cette scène de l'introduction de La Machine Infernale de Jean Cocteau, puisque là aussi, une 'Voix' annonce l'issue de la pièce afin de présenter au spectateur 'une des plus parfaite machine construite par les dieux infernaux pour l'anéantissement mathématique d'un mortel ».
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