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 Texte Obligatoire #3 - Séquence 3

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Jo'




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MessageSujet: Texte Obligatoire #3 - Séquence 3   Texte Obligatoire #3 - Séquence 3 EmptyVen 19 Juin - 17:29

Texte obligatoire n°13 : « l'Affrontement » (p.68 à 70), Antigone de Jean Anouilh

[Présentation Anouilh & Antigone]
Cet extrait prend place au début de la longue confrontation entre Antigone et Créon. C'est un dialogue argumentatif qui est basé sur le nœud de l'action qui débouche sur la mort de l'héroïne. C'est un dialogue agonique. Créon aimerait sauver Antigone mais il doit en même temps défendre la raison d'état et un un roi consciencieux pour maintenir l'ordre de la cité. Au contraire, Antigone incarne l'intransigeance : elle ne veut pas être sauvée si elle doit renoncer à ses idéaux. Il s'agit ici de la dernière tentative de Créon pour éviter un dénouement tragique, mais Antigone soutient fièrement sa position « J'étais certaine que vous me ferriez mourir au contraire ». Créon va alors mettre en relation son attitude avec l'orgueil des héros tragiques en général.

Comment dans ce passage Créon tente-t-il d'opposer les héros tragiques aux personnes ordinaires et quels sont les enjeux de cette opposition?

Pour tenter de répondre à cette question nous verrons tout d'abord la réflexion sur le personnage du héros tragique proposée par Créon. Puis nous nous demanderons quel idéel Créon tente finalement de défendre.

I. Une réflexion sur le héros tragique et la lignée des Labdacides
1. Un rappel de l'histoire d'Œdipe


Créon place clairement Antigone dans la lignée tragique de son père œdipe et on peut voir dans ses propos un parallèle avec la scène d'exposition puisqu'il rappelle l'histoire d'Œdipe : « Et tuer votre père et coucher avec votre mère et apprendre tout cela après, avidement, mot par mot ».; « Et le plus simple après, c'est encore de se crever les yeux est d'aller mendier avec ses enfants sur les routes ». Créon place donc explicitement Antigone dans l'héritage tragique de son père : « Quand on s'appelle Œdipe ou Antigone ». Antigone est désignée par une métonymie, une caractéristique de son père : l'orgueil transmise de père en fille.

2.Une lignée caractérisée par l'hybris (la démesure)


L'orgueil est une forme d'hybris, le crime des héros tragiques est à l'origine de la malédiction. Selon Créon, l'orgueil est une caractéristique d'Œdipe et de sa ligné. On peut voir cela avec l'anaphore de la phrase nominale « L'orgueil d'Œdipe ». La ligné d'œdipe veut se dissocier des humains « L'humain vous gêne aux entournures dans la famille », métaphore vestimentaire pour dire que ce qui est humain est trop petit. « Pour ton père non plus – je ne dis pas le bonheur, il n'en était pas question – le malheur humain, c'était trop peu ». La deuxième caractéristique de cette lignée est la complaisance dans le malheur, le goût pour le malheur. Il y a un rejet de l'idée de bonheur et un malheur excessif. On peut voir cela avec la métaphore filée alimentaire «  Et tuer votre père et coucher avec votre mère et apprendre tout cela après, avidement, mot par mot. Quel breuvage, hein, les mots qui vous condamnent? Et comme on les boit goulûment quand on s'appelle Œdipe, ou Antigone. ». Cette métaphore alimentaire montre que le malheur est vital pour Œdipe et Antigone.


Cette tirade résume donc un portrait du héros tragique qui s'oppose complètement au malheur humain. Créon va essayer de défendre cet idéal d'humanité moyenne et il va faire l'éloge de la mesure face à l'hybris.


II. L'affirmation d'un nouvel idéal
1. Un idéal humain médiocre

Médiocritas : idéal de juste milieu opposé à l'hybris.

Créon fait, dans sa tirade, une apologie de la mesure : « Moi, je m'appelle seulement Créon, Dieu merci » en opposition à Antigone « Thèbes a droit maintenant à un prince sans histoire ». il y a une redondance à valeur d'insistance. « Dieu merci » soulagement, détachement de la famille. Il y a une métaphore pour associer la condition de roi à un métier : « Ce n'est même pas une aventure, c'est un métier pour tous les jours et pas toujours drôle, comme tous les métier. » Créon, avec cette comparaison, ne se singularise pas du reste des hommes. Le métier est opposé à une aventure, Créon rejette toute forme d'héroïsme et reste prosaïque. « Tu me prends pour une brute, c'est entendu, et tu dois penser que je suis décidément bien prosaïque ». Il se définit comme prosaïque et refuse d'être un héros de tragédie et son attitude correspond bien à ce désir : « J'ai mes deux pieds par terre, mes deux mains enfoncées dans mes poches. ». La conception du pouvoir est importante, c'est le sacrifice de la raison d'état. Le machiavélisme est le fait de faire passer la raison d'état avant la moralité. Le prince de la cité est au dessus de l'éthique. Créon ne voit que le bien-être de sa cité : « Les rois ont autre chose à faire que du pathétique personnel ».

2.L'échec de Créon

L'idéal de Créon est modeste, mais voué à l'echec. Il fait des efforts pour se rapprocher d'Antigone : « Ma petite fille » ; « Il a été à elle, il lui prend le bras. » ; « Il la regarde, souriant. ». Créon veut ramener Antigone au statut de fille normale : « Tu es Antigone, tu es la fille d'Œdipe, soit, mais tu as vingt ans », il prend l'âge comme argument. Il essaye aussi de l'infantiliser pour la rendre plus vulnérable « Tu es trop maigre. Grossis un peu, plutôt, pour faire un gros garçon à Hémon. Thèbes en a besoin plus que de ta mort, je te l'assure ». Il y a un contrebalancement avec la mort et il essaye de la rattacher à sa famille en rappelant le mariage avec Hémon. « N'oublie pas que c'est moi qui t'ai fait cadeau de ta première poupée, il n'y a pas si longtemps ». Enfin, on peut voir que la fatalité est inexorable et que la métathéâtralité est ambiguë à la fin du passage, et surtout dans le dialogue : « Quel jeu joues-tu? – Je ne joue pas. »


En conclusion, ce texte consiste en un premier nœud du dialogue qui va opposer Antigone et Créon et qui forme l'enjeu central de la pièce. Créon présente un argumentation rigoureuse pour tenter d'arracher Antigone à la ligné maudite d'œdipe caractérisée par l'orgueil et l'hybris et la ramener du côté idéal plus humain. Il apparaît comme un personnage anti-héros puisqu'il tente de ramener sa fonction de roi à un métier ordinaire. Pourtant toute les tentatives de rapprochement semblent d'emblée veines et la fin du texte prend une dimension métathéâtrale. On peut donc rapprocher cet extrait du texte 12 « Le Chœur » qui présente la même dimension et nous demander si cette réflexion permanente sur le genre théâtrale n'est pas une caractéristique de modernité.
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Texte Obligatoire #3 - Séquence 3
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